10 septembre 2006

Coup de vent

Les rossignols ne chantent plus
Et le jour clair s’en est allé
La nuit lourde et fort ventrue
Depuis qu’un autre s’est noyé
Dans les liquides de ma mer
Qui mouille ce sable de terre

Coulent sur mon cuir nu et rose
Comme des perles de cristal
Mes larmes sèches de névrose
Qui rouillent ma flèche de métal
Que j’allais tantôt balancer
Dans ce rythme chaud cadencé

Où es-tu donc mon nirvâna
Avec ton jardin de bruyère
Fleuri de fleurs qu’on te donna
Quand tu touchais notre misère
Qui frissonnait sous ta caresse
Et réveillait notre jeunesse

O mon ange aux plaisirs perdus
Dans ton ventre gonflé par l’autre
Reviens très vite dans mes nues
Qui seront à nouveau les nôtres
Je tourne en rond comme un damné
Dans ma tête de condamné

La vie sans toi je la connais
Avec sa tristesse chronique
Tous les soirs un peu je pleurais
Au fond de mon oeil alcoolique
Les larmes sèches du remord
Qu’avant toi revienne la mort

Pourtant tu sais à dix-sept ans
On n’a pas envie de mourir
Et que de vivre c’est dément
Même s’il faut tout en souffrir
Alors reviens avec la mer
Pour me noyer dans ta rivière

Les rossignols rechanteront
Et le jour clair s’en reviendra
La nuit ton ventre sera rond
Dans ce jour où tu me noieras
Dans les liquides de ta mer
Qui mouille ta rose légère

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