11 septembre 2006

Une rencontre, il y a très très longtemps...

Je me fous des contingences, des habitudes. Je hais les us et coutumes. C’est peut-être pour cela que tout cela m’est arrivé. Je crois que, toi aussi, tu ne supportais pas ce qui tenait de l’ordinaire. Tu vivais comme toi dans l’avenir, tu voulais écrire ton histoire et pas seulement la vivre. Il y a sûrement des milliers de manières de raconter notre aventure, les gens ont bien entendu des centaines de points de vue à faire valoir mais pour nous, il n’y a qu’une seule et unique façon de la raconter.

Je me souviens de la première fois où nous nous sommes rencontrés et cela même si nous étions à milles lieues de savoir que nous serions amenés à vivre cette espèce de conte féerique et absurde. Tu t’en rappelles toi aussi. C’était sur le trottoir enneigé, je marchais derrière toi. Comme j’étais plus grand que toi, je faisais de plus grandes enjambées, j’ai fini par te rattraper et quand je suis arrivé à ta hauteur, tu m’as regardé. Nous nous sommes reconnus car ce n’était pas la première fois que nous nous voyions. Tu m’as souris et j’en ai fait de même pour te répondre. C’est vrai que dans ce genre de situation, c’est toujours difficile de trouver les mots pour engager la conversation. Je crois que j’ai fini par te demander :

« C’est plus rapide quand les bus fonctionnent, non ? T’habites un peu plus haut ? »

Tu ne m’as répondu tout de suite car comme à mon habitude, je n’avais pas mis de préambule et le temps que tu me remettes fut un peu plus long pour toi que pour moi.