12 mars 2007

Je rêve de rien

Je rêve de rien. J'ai des papillons aux ailes vermillon devant les yeux, des idées noires pour deux. J'avais un bébé à partager avec toi, mais j'avais... T'inquiètes pas, ce n'est rien... Y aura bien une gosse paumée ou une catin pour l'adopter. Non, tu vois, c'est fini de rêver, c'est fini de tourner sur le manège de la vie sur ton poney de misère. Tu penses à quoi, là maintenant ? Toi qui ne rêvais de rien, qui ne faisais que vivre ton destin. Avec tes larmes de crocodile que j'essuyais chaque fois, j'ai vaporisé un brouillard de pluie. Pour cacher l'absence, le silence et peut-être la mort. Oui peut-être la mort, non sûrement... Après tu t'en rappelles plus vraiment.
Alors tu vois, je ne rêve plus à rien, je ne survis qu'au travers des mots qui s'écrivent tous seuls comme ça et comme ça, c'est peut-être bien. Je te dis ça mais tu t'en fous. T'as regagné ton ghetto, tu finis de bousiller les ailes que t'avais dans le dos.
Alors tu vois, ferme les yeux, endors-toi... Serre fort contre toi ton Winnie... On se retrouvera, sûrement pas au paradis mais peut-être en enfer.
Alors tu vois, éteins la lumière qui n'est pas, baisse les paupières, laisse-moi qu'une trace de sang, une vague de parfum sur mes draps. Laisse-moi.
De toutes les manières, on se retrouvera pour faire l'amour ou pour faire la guerre.

Tilou, Orléans, le 11 mars 2007

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