22 janvier 2007

Petite histoire sans conséquence....

Cette nuit a été peuplée encore de cauchemars. Comme pas mal d'autres... J'ai rêvé que quelqu'un me parlait. Quelqu'un que j'ai connu et que j'ai enterré, il y a une dizaine d'années. Personne n'a jamais rien su et personne n'en saura jamais rien. Elle est une blessure qui saigne dans ma tête depuis des années. Elle est une pensée lancinante qui m'entraîne par le fond chaque fois qu'elle me revient à l'esprit. Dois-je le faire payer aux autres, dois-je ne pas le raconter ? Je ne crois pas. Laissez les choses au fond d'un placard, c'est prendre le risque de retomber dessus un jour et replonger. Dans l'abîme. J'en ai encore le goût du sang.
Alors je les ai mises en évidence dans mon décor. Et je me suis forcé à vivre avec. Je me suis promis que je serai là pour elles, et pour tous ces autres qui nous paraîssent si insignifiants parce qu'ils passent devant ces choses sans même les remarquer. Je suis déjà mort mais tant pis, je suis encore vivant... Et comme la vie n'a de sens que celui qu'on lui donne : j'ai promis que plus jamais, je la viderai de son sens. Aussi injuste, aussi douloureuse, aussi dépressive soit cette vie, j'ai promis que je serai là pour les autres, contre les autres car l'amour n'est pas de l'adoration. Car ces autres sont fragiles mais on ne doit pas les enterrer... Oublier pour vivre mieux ? Non. On est seul dans cette vie pour panser nos plaies. Mais on est pas seul... Pour vivre... Alors partir ? Non. Les autres sont encore en vie et ils ont besoin de toi... Avec tes failles, tes doutes, ton inutilité.
Je n'ai pas de haine... Je n'ai pas de tabou... Mes blessures sont à vous comme mon amour... Et je mourrai d'amour, seul peut-être... Mais je n'y crois pas. Il y aura toujours cet anonyme qui viendra sur ma tombe pour déposer une fleur aussi petite que son message est grand : "Je ne te connais pas, j'ai fait de ton histoire un peu la mienne mais je ne te juge pas, je t'aime..."

Tilou, Orléans, le 22 janvier 2007

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