25 novembre 2006

Mémoire et Pensées


C’est le jour ou peut-être la nuit où je reprends ma plume. J’ai parlé à la nuit, j’ai vécu comme une ombre le jour… Je ne suis plus vraiment en vie ces temps-ci. Pas vraiment mort non plus. J’ai un espace vide en moi, un cœur qui ne demande qu’à aimer et rien à lui présenter. Alors il me fait mal. J’ai mes souvenirs aussi. Les souvenirs de toute ma vie. Pourquoi reviennent-ils ainsi ? En fait, c’est qu’ils ne sont jamais vraiment tout à fait morts. Je n’oublie pas. Je n’y arrive pas. Je passe à autre chose, je fais autre chose mais je n’oublie pas. Ca doit être physiologique puisque d’autres prétendent savoir le faire et le font.
Moi, j’ai beau essayé parce que oui, y a bien des choses que je préfèrerai mettre à l’index, je me force mais en vain. J’ai cette mémoire des choses qui reste là. J’oublie le présent. Je vis le futur en regardant le passé. Ou peut-être le contraire ou son inverse. Je ne sais pas, je ne sais plus. La tête quand le sommeil n’est plus, bah elle ne répond plus. Elle fait ce qu’elle veut. Elle part sur des chemins de pensées que même les drogues ne peuvent vous faire emprunter.
J’ai parlé à la journée, de mes souhaits qui ne sont plus là. J’ai parlé de mon histoire, de rien, et j’ai un peu ri, ça fait du bien. J’aime rire, j’aime délirer, j’aime quand les choses ne sont rien parce qu’à la fin, la vie c’est pas une chaîne qu’on a aux pieds. J’aime avoir l’air d’être gamin, d’être un père, d’être un frère, d’être un fils, même un ami, même un amant. J’aime les choses quand elles sont des bulles de savon. J’aime dans le square regarder les gosses pas plus hauts que trois pommes courir, rire, jouer et parfois tomber. J’aime quand leur mère, leur père viennent pour les relever. C’est si simple d’aider, d’avoir le bonheur dans la main et de le donner. J’aime regarder les trains sur le quai de la gare même que j’en ai aucun à prendre. J’aime regarder les voitures passer, regarder les visages derrière la glace, me raconter leurs histoires de hauts et de bas en lisant sur leurs lèvres. J’aime écouter le silence, la pluie quand elle résonne sur la vitre de la fenêtre. J’aime regarder le tramway quand il s’arrête : y a des gens qui montent, y a des gens qui descendent et ils poursuivent leurs routes. J’aime ce rythme lancinant de la vie de tous les jours et la surprise des trucs de rien qui viennent le perturber. J’aime toutes ces choses. Je regarde la vie avec mes yeux d’enfant et même les histoires de pas grand-chose et je les aime et les trouve belles.

Tilou, Orléans, le 25 novembre 2006

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Tu dis

Le malheur a tout pris
Tes yeux, ton cœur, ta vie ;
C’est noir et toi tu ris,
Ton malheur à tout prix ;

Pourquoi tout ça tu dis ?
Pourquoi tu ne m’oublies ?
Et pour toi, je suis qui ?
Ton bonheur, ton envie ?

Le malheur a tout pris
Tes mains, tes seins, tes reins ;
Si rien que toi, tu ris,
Ton malheur à tout prix ;

Pourquoi t’es là ici ?
Pourquoi t’es plus en vie ?
Et pour toi elle est qui ?
L’anathème ennemi ?

Le malheur a tout pris
Le petit cœur qui a ri,
Le petit rien qui a dit
Mon malheur à tout prix.

photo source ici ;)

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